Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Cid-cobayesetcie

La malocclusion dentaire du cobaye

Messages recommandés

I) Définition

Les rongeurs ont une particularité que n'ont pas les omnivores ou les carnivores : leurs dents poussent en continu, et nécessitent donc de pouvoir s'user en permanence.
Le cobaye possède sur ses mâchoires supérieure et inférieure 2 incisives, 2 prémolaires et 6 molaires, soit au total 20 dents. Sa dentition est conçue pour une alimentation herbivore stricte. Lorsqu’il ronge, ses dents s’usent et un équilibre croissance/usure s’établit.


Les dents du cobaye poussent en continu
Merci à Mapù sur le forum


Si les dents poussent trop et de manière anarchique (usure insuffisante, croissance trop rapide), elles vont développer des pointes ou des "ponts" qui blessent la muqueuse, coincent la mobilité de la langue, et/ou empêchent la mâchoire de se fermer. L'occlusion ne se fera plus de manière normale, c'est ce qu'on appelle la malocclusion.

Cette pathologie peut affecter les incisives, mais également les molaires. Le grand avantage des incisives sur les molaires est qu'on peut facilement les voir. Un contrôle régulier permet de détecter rapidement une pousse anormale, ce qui n'est pas le cas pour les molaires.

La malocclusion pose un autre problème. En effet, ce n'est pas seulement la partie visible de la dent qui pousse, mais aussi la racine. Outre le fait que le cobaye va cesser de se nourrir à cause de la douleur (conséquences catastrophiques car le cobaye doit se nourrir en permanence afin que le transit intestinal soit assuré), les racines des dents vont elles aussi finir par trop pousser et causer perforations et abcès.



II) Symptômes

- Dysorexie ou anorexie (le cobaye trie ses aliments, a des mouvements de tête anormaux quand il se nourrit, mange peu, lentement, voire arrête de se nourrir à cause de la douleur)
- Perte de poids consécutive aux troubles de l'alimentation (d'où l'importance de peser son cobaye chaque semaine)
- Diminution du transit, crottes plus petites,
- Sécrétion salivaire excessive (ptyalisme) : le menton est mouillé
- Infection du canal et du sac lacrymal (dacryocystite)
- Yeux qui coulent (une racine touche le canal lacrymal) ou qui semblent sortir de la tête (atteinte du nerf optique touché par un abcès ou une racine)
- Abcès au niveau des joues, des orbites, ou de la mâchoire : les abcès peuvent toucher les muqueuses mais également les tissus osseux
- Apathie (un cobaye qui souffre sera prostré)


Tout ceci met en danger la vie du cobaye. Il faut sans tarder aller consulter un vétérinaire compétent en rongeurs : la malocclusion est une pathologie qui doit être prise en charge en urgence. Un cobaye qui ne mange plus est en effet dans un état critique : son système digestif ne lui permet pas de survivre longtemps à un jeûne prolongé, il n’est donc pas possible d’attendre plusieurs jours avant de le montrer à un vétérinaire.



III) Examen vétérinaire et intervention chirurgicale

N'hésitez pas à aller voir un spécialiste NACS, qui connaît bien les soins de dentisterie sur les cobayes. Un vétérinaire généraliste qui ne maîtrise pas ces techniques peut faire bien des dégâts...

A) Examen

Pour les incisives, le vétérinaire n'aura aucune difficulté à établir un diagnostic de malocclusion. Il examinera les incisives en soulevant les lèvres du cobaye.
En revanche, pour les molaires, il devra utiliser un instrument spécial pour ouvrir la bouche du cobaye et voir sur les côtés et au fond de la bouche : il utilisera soit un instrument d'oto-rhinologie (otoscope), soit 2 pinces fines à bouts ronds. Pendant l'examen, le vétérinaire recherchera la formation de pointes dentaires (provoquent des blessures des muqueuses), et/ou une pousse excessive des molaires au-dessus de la langue ("pont"). Il procèdera également à la palpation des mâchoires.
Il peut aussi décider de faire une radio de la tête du cobaye pour déceler un éventuel abcès ou un problème de racines. Cet examen se fait sans anesthésie.

Il faut automatiquement vérifier toutes les dents, car la malocclusion des incisives peut être consécutive à une malocclusion des molaires (n'être en fait que la partie visible de l'iceberg), et si cette dernière n'est pas soignée le problème persistera.



Les racines des dents ont trop poussé et perforent la mâchoire
Crédits : this photo hosted at GuineaLynx.info is displayed with the kind permission of Lynx. Thanks a lot http://img13.imagesh.



B) Intervention chirurgicale

Pour une malocclusion des molaires, le vétérinaire devra limer les dents sous anesthésie générale.
Le cobaye doit être anesthésié au gaz (jamais d'anesthésie fixe). Ne pas le mettre à jeun avant l'opération : un cobaye ne vomit pas, le jeûne est donc parfaitement inutile et le transit doit toujours être maintenu.
L'opération consiste en l'abrasion des couronnes dentaires. Elle dure peu de temps : une vingtaine de minutes.



C) Soins post-opératoires

Si le cobaye a eu un abcès et/ou que les muqueuses ont été blessées, un traitement antibiotique sera proposé (ne pas oublier de donner un conditionneur intestinal pendant toute la durée du traitement, et jusqu'à quelques jours après).

DANS TOUS LES CAS, un anti-douleur doit être prescrit pour une durée minimum de 8 jours. Sans cette aide précieuse, le cobaye ne s'alimentera pas, sa mâchoire ne travaillera pas (perte d'élasticité), et vous entrerez dans un cercle vicieux : le cobaye a mal donc il ne mange pas, il ne mange pas donc il va mal.

Pour l'aider à récupérer l'élasticité de sa mâchoire et s'il ne le fait pas seul, incitez-le à boire au biberon tout au long de sa convalescence. Administrez chaque jour de la vitamine C à votre cobaye, jusqu'à guérison complète.
Nb : tout cobaye cessant de s'alimenter doit être gavé et hydraté.



Le "pont" formé par les prémolaires et les molaires avant intervention chirurgicale
Crédits : this photo hosted at GuineaLynx.info is displayed with the kind permission of Lynx. Thanks a lot http://img13.imagesh.




IV) Malocclusion : causes et prévention

A) Causes


Cette pathologie peut avoir plusieurs causes :

- cause congénitale (malformation de naissance : anomalie au niveau des mâchoires, mâchoire trop courte empêchant les dents de s'affronter). Les parents peuvent être porteurs même si leur malocclusion n'est pas visible.
- cause traumatique (déplacements/fractures et mauvaise repousse des dents lors de bagarres, ou à la suite d'une chute ou d'un coup)


La malocclusion des molaires est parfois génétique mais le plus souvent la cause est NUTRITIONNELLE. L'humain peut donc agir pour diminuer le risque.

- cause alimentaire par manque d'aliments aidant à l'usure des dents : manque de foin, cobaye nourri au mélange de graines (carences en vitamines et minéraux).
Une alimentation déséquilibrée, notamment carencée en vitamine C, engendre également des troubles dentaires (cf : /cobaye-le-nourrir-f4/le-cobaye-et-la-vitamine-c-t775.htm ).
De plus le cobaye, vite rassasié (même avec des extrudés), aura tendance à manger moins de foin et moins de verdure, pourtant essentiels pour leur teneur en fibres (rôle essentiel dans la mastication) et en silice, laquelle a un rôle abrasif.



B) Prévention

Le cobaye doit absolument user ses dents en consommant beaucoup de fibres (foin, herbe et végétaux) : seuls le foin et la verdure permettent une bonne usure des dents.
Un cobaye essentiellement nourri aux granulés risque donc d'avoir de sérieux problèmes de malocclusion.

Il faudra avant tout revoir l'alimentation, de façon à favoriser l'usure naturelle des dents :

- Limiter au maximum la quantité de granulés dès que le cobaye a terminé sa croissance : 20-30grs 1 fois par semaine d'extrudés de bonne qualité suffit à pallier d'éventuelles carences.
- Apporter des fibres en quantité suffisante : donner un foin de qualité à volonté et si possible permettre au cobaye de grignoter de l'herbe (attention : à laver soigneusement dans un bain d'eau et de vinaigre blanc). L'abrasion est effectuée par la silice et la cellulose contenues dans les végétaux. La silice agit comme une lime sur les dents, et les fibres permettent une longue mastication.

Autres mesures de prévention :

- Faire régulièrement contrôler les dents de votre cobaye par le vétérinaire
- Proscrire la reproduction avec les animaux souffrant de malocclusion car ce défaut se transmet aux descendants.



*** En conclusion : l'observation, chaque jour, des signaux émis par votre cobaye permettra une prise en charge rapide et efficace. Il est donc essentiel de rester attentif et de consulter dès l'apparition des premiers symptômes.***





©️ "Cobayes et Cie"
Toute reproduction totale ou partielle des textes ou des images est interdite.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...